Homunculus, James P. Blaylock

Auteur : Lauryn Libellés :

Résumé :

Fin du XIXe siècle, à Londres : une cité de contradictions et de merveilles, au ciel traversé par un dirigeable dont le conducteur est mort depuis des années, et où des hommes bien vivants sont prêts à tout pour voler une carpe. C’est là qu’une compétition acharnée oppose une bande de scientifiques géniaux, emmenée par le célèbre explorateur et inventeur Langdon St. Ives, à une sinistre ligue constituée d’un milliardaire débauché, d’un savant aussi dément qu’amoral et d’une horde de morts-vivants. L’objet de leur lutte ? Un homuncule, créature fantastique à l’existence tenue secrète et dotée de tous les pouvoirs, capable de triompher de la mort et du temps. Et celui qui réussira à s’en emparer régnera sur l’éternité… reste à savoir quel camp l’emportera le premier !


Chronique :

J’ai découvert l’auteur avec sa trilogie Les contes de l’Oriel, que j’ai adoré, et j’attendais avec impatience l’occasion de lire l’un de ses romans Steampunk. La déception, peut-être, n’en fut que plus intense. Homunculus souffre d’une histoire brouillonne, longue à se mettre en place, et malheureusement dotée de personnages insipides que le lecteur a souvent du mal à identifier avec clarté, du moins tant qu’il n’a pas atteint la moitié de l’ouvrage. Le Londres Victorien se résume beaucoup trop souvent à une succession de noms de rues qui ne vous apportera aucun éclairage sur le quartier où elles se situent, ni sur leur particularité, pourtant parfois notable. En fait, l’impression générale se résume à cela : on apprend très peu de choses au cours du roman. Plongés dans le fog londonien, plusieurs personnes, aux motivations variées, courent après un homoncule dans une boîte, alors qu’un étrange aérostat se dirige vers Londres, lui aussi porteur de terribles secrets. Eh bien même à la fin, le lecteur en saura très peu sur l’un, comme sur l’autre, et ressentira une certaine frustration à demeurer dans une telle ignorance. Si seulement les personnages pouvaient gommer ce défaut ! Mais non... Powers, St Yves, Kraken, Godall, Keeble et d’autres sont présentés au lecteur d’une manière brutale, dans un même chapitre au début du roman, sans qu’il soit possible de bien les différencier (ne comptez pas sur les dialogues, ils s’expriment tous de la même manière, sauf le marin). Avec cette construction particulière, le lecteur peine à s’y retrouver et, du coup, à comprendre les faits et gestes de chacun. Les choses s’améliorent dans la seconde moitié du livre, mais il est déjà trop tard pour bien rentrer dans l’histoire qui commence pourtant à bouger. Si les personnages sont, à ce stade, identifiables, ils ne sont pas pour autant attachants : il faudra attendre les derniers chapitres pour cela alors que leurs adversaires, eux, bénéficient d’un attachement plus précis à la description de leur caractère. On en viendrait presque à les préférer !

Bref, une grande déception pour moi, qui attendait beaucoup de cette découverte, tant la lecture des Contes de l’Oriel m’avait enchantée. Ce roman à l’histoire nébuleuse, aux nombreuses questions restées sans réponses et aux personnages désespérant d’inconsistance ne restera pas dans les annales du Steampunk, même si Blaylock est considéré comme l’un de ses pères. Il y a, en la matière, bien mieux à découvrir. Si vous ne connaissez pas ce genre littéraire et désirez faire une première expérience, ne commencez pas par celui-ci, je crains que cela ne vous décourage d’en lire davantage !

Homunculus, James P. Blaylock
Éditions Bragelonne
308 pages
25 euros
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